La maison d’éditions XO, spécialiste des thrillers, fait le pari de publier un auteur anonyme

Qui est Mark Miller ? Son éditeur, Bernard Fixot, assure ne pas le connaître. Et ça n’a pas l’air de le déranger.

« Il y a des gens très sympas… Mais qui écrivent mal, sourit-il au téléphone depuis Los Angeles où il vit régulièrement. Là, c’est l’inverse. J’ai un bon manuscrit de quelqu’un que je ne connais pas. Les personnages nous ressemblent. Au suspense et à l’action s’ajoute une émotion rarement ressentie.Alors, même si l’auteur veut rester anonyme, ça ne me pose pas de problème. »

Le livre, Minuit ! New York, a tous les ingrédients pour devenir un best-seller sur les plages cet été. Lorraine part à New York diriger une agence de publicité. Là-bas, elle dépense son héritage en achetant aux enchères un tableau à quatre millions d’euros.

Son père, célèbre galeriste d’art, avait rêvé de ce tableau. Il a été assassiné en pleine rue, il y a vingt ans. En sortant de la salle des ventes, Lorraine est sauvée d’une agression par Léo… lui-même peintre surdoué, au passé légèrement sulfureux, fan du même tableau.

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Plongée dans le monde de l’art

Évidemment, on ne peut pas vous dévoiler la suite. Juste dire qu’il y a du suspense, qu’on est plongé dans le monde de l’art, des peintres et des collectionneurs. Et qu’il y a de l’amour, heureux et malheureux. Les chapitres sont courts. On saute de rebondissement en rebondissement, avec une surprise à la fin. Bref, la recette du roman populaire à succès.

XO édition, la maison de Bernard Fixot, a publié Guillaume Musso pendant des années jusqu’à son départ chez Calmann-Lévy. Aujourd’hui, XO publie, par exemple, les thrillers de Bernard Minier. « On ne sort que vingt livres par an, alors ils sont triés sur le volet », dit l’éditeur.

Il a trouvé un jour ce manuscrit devant chez lui. Les avocats ont réglé la suite. « C’est la première fois que je suis confronté à une situation aussi « romanesque », a-t-il écrit dans un communiqué. Le mystérieux individu, qui m’a contacté aux États-Unis, me dit juste qu’il est Français, qu’il vit à quelques heures de voiture de chez moi, et me demande si j’accepterais de lire son livre.Un premier roman dont il a l’intuition qu’il pourrait devenir un grand succès. Le lendemain matin, je trouve sur le pas de ma porte une grosse enveloppe. »

Publier un inconnu est une première en quarante ans de métier, assure Bernard Fixot. Son parcours, impressionnant, est celui d’un « self-made-man » du livre. Il commence magasinier chez Hachette, où il revient après être passé directeur commercial chez Gallimard. Pour finir par monter XO. Aujourd’hui, il vit en partie à Los Angeles, où sa société vend des livres au cinéma. « Avec certains, c’est toujours compliqué. Cet auteur n’est pas exigeant et ne demande pas beaucoup d’argent. »